Série Le Geste que je pose
2023 (en construction)
Je suis engagée dans une seule et même vision depuis mes débuts: secouer notre conscience humaine (à commencer par la mienne). Ma peinture exprime l’univers psychologique des personnages et les différentes énergies qui les traversent. Ces fommes* sont inspirés de vous.
Je joins en bas de page le texte en écriture automatique rédigé sous l’œuvre Solidarité qui fait partie de mes Dialogues de Fond. Pour mieux comprendre le fondement de ce processus d’écriture, voyez la série de 2021.
Aussi, vous pouvez visionner la création de cette peinture dans ma récente vidéo sur ce site.
*J’ai inventé le mot fomme, contraction des mots femme et homme. Il remplace le mot homme pour désigner un individu de l’espèce humaine.
Dialogue de fond, écriture automatique sous l’œuvre
SOLIDARITÉ
– Parle-moi de solidarité. Le fomme a besoin des autres pour survivre et évoluer. D’abord, pourquoi certains fommes vivent dans la désolidarisation?
+ Il existe tant de raisons. Certains se suffisent à eux-mêmes. Leur rythme d’évolution est souvent plus lent, voire inexistant. D’autres ont été blessés. Ils ont besoin de se retrouver souvent seuls pour se panser, se penser, se comprendre.
– La solidarité n’est-elle pas une des plus grandes richesses de l’être humain? À travers elle, une compréhension de l’autre s’opère, une ouverture d’esprit s’active, un échange de cultures et de visions se crée. Pourquoi la solidarité ne prime-t-elle pas sur le plan des besoins essentiels?
+ Le fomme souffre tout au long de sa vie à des degrés divers. Il se bat avec la vie pour essayer de comprendre ce qu’il lui arrive. Il ne parvient pas toujours facilement à trouver une certaine paix. Que de jongleries entre la satisfaction de ses besoins essentiels, l’éclosion de ses désirs, la recherche de son idéal, la puissance ou l’inexistence de sa volonté, et la vie, de l’autre côté, qui le submerge d’urgences, de surprises bonnes et mauvaises, d’empêchements et d’obligations.
La solidarité c’est de l’amour, c’est une façon d’aborder les autres, de les écouter, d’essayer de les comprendre. Si le fomme parvient à se libérer suffisamment d’espace mental, il peut à chaque jour faire l’autre se sentir mieux. Bien sûr il y a des fommes qui ne savent que puiser dans l’énergie des autres. Développer sa ruse est nécessaire pour les débusquer. Pour comprendre qu’avec eux, si ce jour-là on n’a rien à donner, il ne sert à rien de les côtoyer, au risque de se vider de son sang. Mais quand on reconnait une force en soi, la partager avec l’autre la multiplie puisqu’elle se déploie au grand jour. Donner sans retour. Aimer.
– Notre système axé sur la croissance infinie et la surconsommation nous pousse à s’isoler les uns des autres pour accroître notre profit individuel.
+ Oui, mais bien entendu cette richesse ne dure pas; elle entretient l’insatisfaction et le vide. Le cœur du fomme pompe du sang toute la journée et toute la nuit. Le fomme se demande-t-il ce qu’il doit faire pour entretenir la santé de son cœur? Pour le nourrir autrement que par l’exercice et la bonne alimentation? La solidarité est un élément-clé. On commence par une phrase, un petit geste, un regard. Et la rivière se met à couler. Notre propre besoin de donner se développe, la reconnaissance des bienfaits que cela nous apporte s’imprègne dans notre conscience, on évolue, on développe des liens au-delà de nos différences. Tant de gens ont un puits de richesses à donner, mais dans l’immédiat, ils sont démunis. Pensons aux immigrés et aux femmes victimes de violence conjugale. Quand ces gens auront surmonté leurs difficultés grâce à la solidarité des autres prêts à les aider, ils seront enrichis de cette expérience qui leur permettra de développer leur propre solidarité. C’est une chaîne sans fin qui s’inscrit au cœur de la décroissance et d’un humanisme renouvelé.